🧾 Fiscalité des supports : où tu peux (encore) gagner

Parce que gagner 6 % brut, c’est bien. Gagner 4,8 % net, c’est mieux. L’impôt ne dort jamais — les prélèvements sociaux non plus. Si tu as déjà posé un socle (diversification, automatisation, objectifs clairs), il est temps de passer à l’étape suivante : placer chaque support au bon endroit pour optimiser le net-net… sans te perdre dans le BOFiP. Commence par vérifier que ta stratégie est alignée à tes vrais objectifs et que ton objectif d’épargne est réaliste.

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1) Comprendre l’impact réel de la fiscalité

Les comparatifs de placements affichent souvent des rendements bruts qui font briller les yeux. Mais ce qui finance tes projets, c’est le rendement net, après impôts et prélèvements sociaux. Un support à 5 % brut taxé à 30 % (flat tax) peut laisser moins dans ta poche qu’un support à 4 % bénéficiant d’une exonération partielle. Ton premier réflexe doit donc être : combien me reste-t-il réellement ?

Pour répondre vite et bien, assure-toi d’abord d’un socle méthodique : les fondations d’un bon portefeuille, une stratégie d’épargne qui te ressemble, et des objectifs clairs et atteignables. Ensuite, on place les supports dans les bonnes enveloppes.

💡 Mémo express : privilégie les enveloppes qui défèrent ou réduisent l’impôt (PEA, assurance-vie, PER), et garde le CTO pour ce qui n’entre pas ailleurs. Automatise les flux pour t’y tenir (automatiser ta stratégie).

2) Le trio gagnant fiscal : PEA, assurance-vie, PER

Le PEA (Plan d’épargne en actions)

Le PEA est la terre d’accueil de tes ETF/actions éligibles, avec un avantage clé : après 5 ans, les retraits sont exonérés d’impôt sur le revenu (les prélèvements sociaux restent dus). Concrètement, tu capitalises long terme en limitant la fiscalité sur les gains.

  • Idéal pour des ETF actions (France, Europe, Monde éligibles PEA).
  • Plus tu restes investi, plus l’avantage fiscal devient puissant (effet de capitalisation).
  • Par rapport à un CTO, tu peux éviter la flat tax sur l’IR à la sortie (après 5 ans).
Mise en pratique : place tes ETF actions capitalisants éligibles dans le PEA, et tiens la distance. Besoin d’un cadre simple ? Diversifier sans t’éparpiller.

Assurance-vie

L’assurance-vie est le couteau suisse : fonds euros (sécurité) + unités de compte (dynamisme). Après 8 ans, tu bénéficies d’un abattement annuel sur les gains (4 600 € pour une personne seule, 9 200 € pour un couple), ce qui rend les rachats partiels particulièrement doux. Elle brille aussi en transmission (versements avant 70 ans : 152 500 € d’abattement par bénéficiaire).

  • À privilégier pour lisser la fiscalité de revenus de placement (ex. SCPI, fonds diversifiés) via les rachats partiels.
  • Utile pour mixer fonds euros vs unités de compte selon ton profil.
  • Parfaite pour des objectifs à moyen/long terme, avec souplesse de retraits.

PER (Plan d’épargne retraite)

Le PER permet de déduire tes versements de ton revenu imposable (dans les plafonds disponibles). Si ta TMI actuelle est élevée, l’économie d’impôt à l’entrée peut être très intéressante. En contrepartie, l’épargne est orientée retraite et la sortie (capital et/ou rente) sera fiscalisée selon sa nature. C’est un levier puissant pour lisser ton imposition sur la vie entière.

  • Pertinent si tu es dans une TMI élevée aujourd’hui et vises une TMI plus basse à la retraite.
  • Souvent complémentaire d’un PEA et d’une assurance-vie bien utilisés.
  • À manier avec stratégie (calibrage des versements, horizon, scénarios de sortie).
🎯 Idée d’arbitrage : utiliser le PER pour “absorber” une prime imposable une année donnée, pendant que ton PEA/AV continuent de capitaliser.

3) Et les autres supports ? CTO & immobilier

CTO (compte-titres ordinaire)

Le CTO est l’enveloppe la plus ouverte (actions monde, obligations, ETF non éligibles PEA, etc.), mais sa fiscalité par défaut est la flat tax (prélèvement forfaitaire unique, 30 % = IR + PS). Tu peux opter pour le barème, mais ce n’est pertinent que dans certains cas. Le CTO est à réserver à ce qui n’entre pas dans PEA/AV, ou si tu veux une flexibilité maximale.

💡 Astuce : garde le CTO pour des besoins spécifiques (obligations étrangères, ETF non éligibles PEA…) et évite les allers-retours émotionnels (lire : Quand ton cerveau veut vendre).

Immobilier locatif

L’immobilier a une fiscalité parfois jugée “lourde”, mais malléable : LMNP, micro-BIC, réel, déficit foncier, dispositifs (Denormandie, Malraux…) — les options ne manquent pas. L’essentiel est d’adapter le régime à ta situation et à l’horizon du projet.

  • Meublé (LMNP) : amortissements intéressants, fiscalité adoucie sur les loyers.
  • Déficit foncier : utile pour absorber des revenus fonciers existants.
  • SCPI en assurance-vie : les revenus passent par l’AV → lissage de la fiscalité via les rachats partiels.
🧱 Montage > Produit : l’optimisation vient souvent de l’enveloppe (assurance-vie) et du régime, plus que du support lui-même.

4) Arbitrer intelligemment (sans tomber dans le fétichisme fiscal)

La fiscalité n’est pas un pilote : c’est un copilote. Ton allocation doit d’abord refléter tes objectifs, ta durée, et ton profil. Un mauvais support, même logé dans la meilleure enveloppe, reste un mauvais support. En revanche : un support performant + bien placé fiscalement = combo gagnant.

Exemples d’arbitrages malins :

  • ETF actions capitalisants en PEA → tu capitalises en limitant l’IR à la sortie (après 5 ans).
  • SCPI au sein d’une assurance-vie → fiscalité lissée par les rachats partiels.
  • PER pour lisser l’IR lorsque ta TMI est élevée aujourd’hui (et anticipée plus basse demain).
  • DCA pour lisser le prix d’entrée et éviter la panique → DCA expliqué à ta grand-mère.
🔧 Garde le cap : définis une allocation intelligemment allouée, vérifie si ton allocation est adaptée, et pratique le rééquilibrage pour rester cohérent, pas pour “jouer au marché”.

5) Et maintenant, que faire ? (plan d’action)

Étape 1 — Inventaire : liste tes supports actuels (PEA, AV, PER, CTO, immobilier). Note le montant, l’horizon, le rôle.

Étape 2 — Emplacement : vérifie que chaque support est dans la bonne enveloppe. Sinon, planifie une migration progressive.

Étape 3 — Automatisation : mets en place des virements/achats programmés (automatiser ta stratégie, mode d’emploi).

Étape 4 — Revue annuelle : mets à jour suite aux changements personnels (pro, famille, fiscalité) et rééquilibre au besoin.

🧠 Rappel mental : si tu sens la tentation de tout bouleverser, relis ceci : Avoir peur, c’est normal et Peur de tout perdre. La fiscalité récompense surtout la constance.

En résumé

Oui, tu peux (encore) gagner sur la fiscalité — à condition de penser long terme, d’utiliser les bonnes enveloppes au bon moment et de ne pas tomber dans la complexité pour la complexité. La fiscalité n’est pas une chasse au trésor, c’est une construction méthodique. Bien gérée, elle te rapproche d’un objectif qui vaut tout l’or du monde : plus de liberté, plus vite.

(Note : cet article a vocation pédagogique et ne remplace pas un conseil personnalisé. Les règles fiscales peuvent évoluer.)

Prochaine étape logique

Fais un audit express de tes supports : allocation, enveloppes, automatisation et points d’optimisation fiscale.

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FAQ — Fiscalité des supports : où tu peux (encore) gagner

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